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ESPACECULTURE 2015
Burn Out de Christine Gabory & Caroline Beuret
ère / 13001 Marseille tél. 04 96 11 04 60
vendredi 5 juin 2015, 18h vernissage
du 6 juin au 11 juillet 2015, de 10h à 18h45



Burn Out comprend deux parties :
- Trente-trois tours et demi par minute, une vidéo
- Terminal Terrestre
, une exposition de photos.




Trente-trois tours et demi par minute
(...) Gregorovius, Wong et Ronald regardaient un disque qui tournait lentement, trente-trois tours et demi par minute, ni un de plus ni un de moins, et dans ces tours-là, Oscar's blues, par Oscar lui-même au piano, un certain Oscar Peterson, un certain pianiste triste et gros, un type au piano et la pluie sur les vitres, de la littérature, quoi. Julio Cortazar, Marelle, 1963.
Au bord du lac Titicaca : Copacabana. Le jour - migration touristique oblige - des colonies de cygnes en plastique, aux prénoms hispaniques, regardent l'oeil délavé la surface étincelante du lac...et d'autres y tanguent... La nuit, à la saison des pluies - qui nous tombe dessus - une fête en plein air : celle de "Las candelas". Beaucoup de bières, on jette la fin des verres par terre, les volants des jupes des boliviennes font des tours au rythme du débit et des tournées. Bière légère mais qui à 3800 mètres nous rend bien chancelantes. Dans un système monochrone, le temps est aussi considéré comme une réalité tangible. On le dit gagné, passé, gaspillé, perdu, inventé, long, ou encore on le tue, ou il passe. Edward T. Hall, La danse de la vie - Temps culturel, Temps vécu, 1984.
Ici, il est dilué, partagé, mis en espace, confondu avec le ciel un soir d'orage.
Défrichage visuel et sonore, Trente-trois tours et demi par minute se présente sur deux faces. Les deux réalisatrices y explorent et conjuguent rétrospectivement leurs points de vue, chacune embarquée dans un même symbolique "radeau de la méduse" échouant en première escale sur les rives du lac Titicaca.
Du 05 juin au 20 juin 2015 : FACE A
Images : Christine Gabory / Son : Caroline Beuret / Montage : Collectif 36° et même plus
Du 20 juin au 11 juillet 2015 : FACE B
Images : Christine Gabory / Son : Caroline Beuret / Montage Vjing : Caroline Beuret assistée de Christine Gabory




Terminal Terrestre
Terminal Terrestre est un recueil qui sera composé à terme, de textes, d'entretiens et de 200 images glanées sur les routes et terres indiennes d'Amérique Latine (Pérou, Bolivie, Équateur). La colonne vertébrale de cet assemblage découle d'un road movie effréné. Une traversée sur 48 jours où vont s'imposer des territoires portant les cicatrices urbanistiques d'une politique au service du néo-libéralisme.
Cette politique, je l'imagine - à l'échelle des questions territoriales - comme un vivier de pensées, une réserve idéologique qui regorge de verbes tels que : Planifier / Exploiter / Investir / Privatiser / Bétonner / Construire / Aménager / Réhabiliter / Détruire / Réaménager / Raser et puis... Recommencer, si cela reste possible. Pour cette exposition, je présente une première tranche d'images réalisées au Pérou en focalisant sur une plage : celle qui longe la commune de Pimentel. Une station balnéaire s'est échouée là, au nord des côtes péruviennes, au bord d'un pacifique "agité". Ce lieu est aujourd'hui l'appendice d'une décharge publique, elle même précédée d'un désert de cailloux... La surface me ramène à des images de guerre, sans pouvoir définir si cette guerre est révolue, en cours, ou à redouter...
Images et textes de Christine Gabory



Les artistes
D'une idée fixe -la fuite partielle sur un autre continent pour rejoindre quelqu'un-e-s de là-bas- deux amies, qui se trouvent en rage d'amour, se veulent compagnes d'un trajet. Caroline Beuret, adepte d'un montage et d'un cinéma du réel tourné sans limite de temps et de formes, est à la recherche d'une conjugaison du verbe "habiter" qui se mue ici en divagation, lâcher-prise et écoute totale. Elle prend des éclats de son.
Christine Gabory s'abandonne d'abord au fil des visions fulgurantes des routes poussièreuses de La Panamericana, alternant captation photographique et filmique. Plus tard viennent des séries courtes - à l'image de leurs escales aléatoires - d'où émergent les artefacts d'un urbanisme déjanté autant que de paradis préservés. En quête erratique de traces, d'empreintes éphémères, réfléchissant les vitalités et les entropies collectives, elle y croise les couleurs, les motifs, les résurgences d'un habité propre à chaque lieu traversé.
Contacts
Christine Gabory
09 70 44 93 60
email
http://www.360etmemeplus.org
Caroline Beuret
06 03 71 39 80
email
https://vimeo.com/user6242661/videos
http://www.derives.tv/Thivolle
https://numer0zer0.wordpress.com