ÉDITO 2007
Aucune main n'est orientée vers le bas. Elles s'inclinent vers la gauche ou la droite, plus ou moins. Elles suivent le modelé de la pierre, ce qui leur donne un air agité. Un modelé bien senti en direction ascendante. A croire que la pierre où se pose les paumes ouvertes, petits brins d'herbes secoués, forme une masse consentante. Par endroits, elles se détachent. Une à trois couleurs les constituent, main auréolée de rouge, main blanche auréolée de noir, main noire et rouge auréolée de blanc. Il y a, bien sûr, un homme de taille moyenne recroquevillé devant. Il vient de prendre cette position après avoir écarté les bras. Il porte des vêtements de circonstance et semble cependant désoeuvré. La chaleur l'accable sans doute. L'endroit est désertique, découpé en sillons abrupts et nus par des géants égarés. Dans leurs creux, de lourdes touffes vertes égayent joliment le paysage.
Tout spectateur que nous sommes se trouvera un jour devant une main de Patagonie.
Le festival propose, de nouveau et pour sa 7ème édition, une programmation internationale de libre facture : des films, de format court et moyen métrage, où l’image prédomine et produit de palpitants phénomènes. La sélection -programmes et vidéothèques- en rend compte. Une preview en donnera un aperçu au rythme de l’electro live act. Féminin 2007 de Mlle Heksenfee. Les sujets traités sont toujours aussi divers. Par contre, les événements du festival ont, cette année, un thème commun : Amour et Politique. En premier, il se matérialise par l'installation Substance Nord, une proposition de "dISTANCE fOCALE" et "360° et même plus", en second, dans Filmer et punir de Pierre Merejkowsky qui fait l’Ouverture, et en troisième, lors de la Clôture avec les marionnettes de Noli me Tangere, une création de la Cie Intermezzo. Enfin P'Silo en donnera une version avec "Go, gO, Go" les chroniques visuelles et sonores du festival.
Il s’y questionne la condition d’être humain, non sans humour. Ah, que volent les oiseaux !
H.B.